Ars Subtilior and Noise music serve as the dual muses for Christophe Guiraud, akin to two rivers seamlessly woven into a composition of profound strength. The French composer acts as a bridge, connecting the pinnacle of scholarly music with the avant-garde aspects of noise. Born in Toulouse in the mid-seventies, he later establishes himself in Brussels, transforming it into the nexus of his continuous creative journey. Presently, he is actively engaged and has collaborated for several years with a multitude of European ensembles and musicians, including Ictus Ensemble, Solistenensemble Phønix16, Tom Pauwels, Arçon de Nièze, Benjamin Glorieux, Ensemble 21, Nemø Ensemble, and more.
His latest compositions delicately blend instrumental timbre and sound hybridization, shrouding this alchemy in a certain secrecy. Here, more than anywhere else, Christophe Guiraud's recent works initiate a dialogue across eras, traversing from the polyphony of Ars Nova to Spectralism, all the while incorporating his noise heritage. Firmly unbound by historical constraints, the concluding pieces presented here unfold in a quivering stasis. The ensemble of these pieces brings coherence across a diverse array of musicians hailing from various places, traditions, and ensembles—everything intricately interwoven towards a particularly striking culmination.
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De Sud en Nord, le parcours musical de Christophe Guiraud unit des univers dissemblables : l’héritage de la noise, de sa radicalité, l’énergie du rock extrême, la notation, la maîtrise d’une polyphonie déliée… De ses premières oeuvres électroniques sur des labels indépendants aux commandes d’ensembles et d’interprètes européens recueillies ici, il poursuit l’idée ancienne d’un ars subtilior, transposé dans un monde sonore qui allie le corps de l’interprète et le modelé du matériau, par une écriture totale mais sans utopie du résultat.
Après une jeunesse passée dans l’expérimentation rock et le free jazz, Christophe Guiraud se tourne vers l’électroacoustique sous le nom de Tellemake et sort deux disques sur le label Angström Records (Moorning LP, 2003 et Scarbo LP, 2005). Salués par la critique indépendante (the Wire, Warpmart) pour son radicalisme comme son sens de l’harmonie, son approche mêle harsh noise et timbres instrumentaux. Au fil des ans, son travail se rapproche de la notation musicale. Il poursuit ses recherches en Belgique, en fondant le collectif La Grive avec des interprètes issus de formations renommées (La Monnaie, Orchestre philharmonique de Liège).
Ses pièces les plus récentes (depuis 2011) mêlent intimement le timbre instrumental et son hybridation sonore, cultivant un certain secret autour de cette alchimie. Cette hybridation concerne également le rapport aux traditions musicales : les compositions de Christophe Guiraud ménagent un dialogue entre les temps, de la polyphonie de l’ars nova au spectralisme, sans rejeter son héritage noise. Les pièces présentées en 2017 sur le label Sub Rosa témoignent de cet alliage peu commun : ainsi de sa collaboration avec l’ensemble Ictus (Tombeau de P.P.Pasolini Vol I pour un Liquid Room autour de l’Ars subtilior), de son travail avec des performeuses de l’improvisation noise dans Hiera picra Hellébores, de la fresque sonore Kleiste ta matia et de ses voix cosmopolites. Une suite actualisée de ce travail, sera présentée sur son nouvel opus
"Kutra Bégulma / Unfinished Altar" (Sub Rosa 2LP/2CD, oct 2020 ) ainsi que "VENDEMMIA" (Unearth digital 2CD, sept 2022). Filandreusement potamologiques et résolument anhistoriques, les dernières pièces présentées ici se déploient dans un statisme tremblant.
Christophe Guiraud compose aujourd’hui pour de nombreux ensembles (Ensemble 21, Sturm und Klang, Ensemble Ictus, Ensemble Tarentule, Ensemble Laps, Ensemble La Grive, Phønix16 Solistenensemble, Game Ensemble, Nemø Ensemble, Trio Erämaa etc..) et interprètes européens (Tom Pauwels, Benjamin Glorieux, André-Marc Delcourt, David Ryan, Julien Boutonnier, Timo Kreuser, Arçon de Nièze). Membre du collectif Les électrons Libres, il a l’occasion de jouer au Palais de Tokyo ainsi qu’au Printemps de Septembre pour la Fondation Cartier. Il crée de nombreux ciné-concerts sur des classiques du cinéma muet pour diverses institutions (Campus MCM de Cherbourg, Fondation Cartier, Cinémathèque de Toulouse, Institut Jean Vigo). Il a été l’invité des festivals accès-s, Sonar, Le printemps de septembre, Les Nuits du Beau Tas, Ars musica (etc..). Sa musique est publiée sur divers label reconnus.
© Photography by Iris Tedjiman